Le Pape aux jésuites : l’éducation est « un travail de semailles et de patience »

« La meilleure façon d’éduquer est de donner l’exemple, en incarnant en nous-mêmes ce que nous souhaitons voir chez nos élèves. C’est ainsi que Jésus a éduqué ses disciples ». C’est l’appel lancé par le Pape François lors de l’audience avec la Commission Internationale pour l’Apostolat de l’Éducation jésuite, ce vendredi 24 mai. Il a remercié les jésuites pour leur dévouement dans les écoles de la Compagnie et dans les institutions associées à leur mission.

La Compagnie de Jésus, fondée en 1540 par saint Ignace de Loyola, compte aujourd’hui près de 17 000 membres à travers le monde. Les jésuites sont impliqués dans diverses missions, notamment l’éducation, de l’école primaire aux universités, la pastorale de la jeunesse, et l’engagement pour la justice sociale et le développement.

Lors de son discours, le Pape François a reconnu qu’au début, saint Ignace et ses compagnons n’avaient pas saisi l’importance des écoles. Cependant, ils ont rapidement réalisé leur immense potentiel d’évangélisation, les adoptant avec enthousiasme et dévouement.

Les écoles jésuites

La Compagnie de Jésus reste profondément engagée dans l’éducation et l’enseignement supérieur. Au XVIe siècle, les jésuites de Rome ont contribué à établir le modèle éducatif de l’enseignement secondaire tel qu’il existe aujourd’hui dans de nombreux pays. Le Pape a souligné que les écoles jésuites continuent de transmettre le message de l’Évangile aux nouvelles générations, tout en maintenant une rigueur académique et intellectuelle exemplaire. Toutefois, il a insisté sur le fait que « le centre a été et doit continuer à être Jésus », rappelant que la meilleure manière d’éduquer est de donner l’exemple, comme Jésus l’a fait avec ses disciples.

François a insisté sur l’importance pour les éducateurs de comprendre cet appel à éduquer de manière existentielle. Il a encouragé à mettre la personne au centre de l’éducation, y compris les éducateurs, en leur offrant une préparation et un accompagnement pour découvrir leur potentiel et leur vocation à accompagner les autres. Il a exhorté à se décentrer de soi-même pour percevoir et aider les autres, particulièrement ceux en marge de la société, soulignant que « nous gagnons tous à accueillir les plus pauvres et les plus démunis d’entre nous ». Le Pape a conseillé de passer de la culture du « je » à celle du « nous », où la qualité de l’éducation se mesure à ses résultats humanisants plutôt qu’économiques.

La relation avec Dieu

Le Pape a souligné qu’une véritable relation avec le Seigneur est essentielle pour les éducateurs. Les jeunes ne peuvent faire l’expérience du mystère libérateur de Jésus que s’ils voient cette relation et un profond respect des autres et de la création chez leurs éducateurs, y compris les parents, premiers éducateurs dans les familles. Il a affirmé que les collèges jésuites doivent aussi être des formateurs pour les éducateurs.

La patience dans l’éducation

L’éducation est « un travail de semailles » et, comme le mentionnent les Écritures, « nous semons au milieu des larmes pour récolter au milieu des chants » (Ps 126, 5). Le Pape a conclu en soulignant que l’éducation nécessite du temps et de la patience, avec des résultats parfois incertains. Même Jésus n’a pas immédiatement réussi avec ses disciples, mais il a persévéré avec patience et amour. François a rappelé que l’éducation exige de la persévérance et de l’amour constant.

Source: Vatican News

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