«Ce lien entre l’Eucharistie et la mission fait partie des raisons qui ont donné naissance à l’Œuvre Pontificale de Saint Pierre Apôtre», dixit le Révérend Père Guy BOGNON, PSS

Dans son message pour la Journée Missionnaire Mondiale, le Pape, entre autres, rappelle le lien entre la Mission et l’Eucharistie. Il met en évidence l’importance de ce Sacrement qui donne vie, sens et fécondité à la mission de l’Église. « La fraction du Pain eucharistique qui est le Christ Lui-même, écrit-il, est l’action missionnaire par excellence, car l’Eucharistie est la source et le sommet non seulement de la vie mais aussi de la mission de l’Église. » Ce lien entre l’Eucharistie et la mission fait partie des raisons qui ont donné naissance à l’Œuvre Pontificale de Saint Pierre Apôtre. Au Congrès Eucharistique de Namur, du 3 au 7 septembre 1902, Jeanne Bigard écrivait dans un rapport au sujet de l’association qu’elle a fondé 13 ans plus tôt :« L’association de Saint-Pierre est, en effet, une œuvre vraiment eucharistique, puisque son but, reconnu et approuvé par le Saint-Siège, … est de multiplier, par le double moyen de la prière et de l’aumône, les prêtres autochtones dans les pays de mission. Or, le prêtre est, avant tout, le ministre de la Sainte Eucharistie : c’est à lui, qu’il soit Européen, ou Japonais, ou Africain, ou Indien, que Jésus-Christ a dit, au banquet de la dernière Cène, en la personne des Apôtres : « Faites ceci en mémoire de moi » c’est-à-dire, renouvelez partout et toujours, dans la suite des âges et sur tous les points du globe, cette consécration du pain et du vin en mon corps et en mon sang. Cette offrande du Sacrifice qui, seul, peut apaiser la justice de Dieu, parce que c’est le Sacrifice d’un Dieu qui s’offre lui-même, avec ses mérites infinis, pour le salut des hommes. »

La fondatrice de l’Œuvre de Saint Pierre Apôtre soulignait le lien intrinsèque entre l’Eucharistie et le Prêtre, en le faisant découler des paroles mêmes de Jésus au Cénacle, comme l’affirmera plus tard l’Exhortation Apostolique Sacramentum caritatis n° 23, rappelant que la doctrine de l’Église fait de l’ordination sacerdotale la condition indispensable pour la célébration valide de l’Eucharistie. Il n’y a pas d’Eucharistie sans Prêtre. Jean Bigard explicite davantage ce lien en mettant en évidence les avantages pour une communauté d’avoir un Prêtre en son sein.

« Un prêtre de plus, pensions-nous, c’est le Saint Sacrifice offert plus fréquemment, c’est la mission de Jésus-Christ renouvelée sur un point du globe ; ce sont des instructions données aux païens, ou aux chrétiens encore faibles dans la foi ; ce sont les derniers Sacrements administrés plus facilement aux malades ; c’est surtout l’assistance à la sainte Messe, la participation à la Sainte Eucharistie mise à la portée des fidèles. Certes, si l’on doit se réjouir, dans nos pays catholiques, quand l’un de nos frères reçoit l’onction sacerdotale, combien plus a-t-on sujet de le faire quand cet événement se produit dans les pays infidèles, dans ces contrées où le nombre des prêtres est si disproportionné à l’étendue du pays, au chiffre de la population ! ».

Par ailleurs, déplorant le manque de Prêtre dans les territoires de mission d’alors, Jeanne Bigard explique combien l’existence du Prêtre dans une communauté chrétienne est source de grâces immenses. La présence du prêtre rend possibles les expositions et adorations du Très Saint-Sacrement ; les processions où le catholique aime à attester sa foi en ménageant un triomphe public au Dieu de nos autels ; la présence réelle, permanente de Notre Seigneur au saint Tabernacle ! Quelle abondance des biens spirituels !…

Au regard de la place incontournable du Prêtre dans la mission d’évangélisation surtout dans les pays de jeune chrétienté où la stabilité du missionnaire est nécessaire, la formation d’un clergé nombreux revêt une importance capitale. A ce propos, nous émettons ici quelques suggestions susceptibles de favoriser l’émergence de vocations sacerdotales et religieuses.

  • Un témoignage de vie de foi sans alliage ni compromission, une foi courageuse, fière de son identité, une foi active, nourrie par la parole de Dieu et les sacrements, une foi engagée dans les activités pastorales paroissiales.
  • Une pastorale des vocations qui engage toutes les composantes de la communauté chrétienne : les familles, les consacrés (Religieuses et Religieux), les Prêtres, en particulier les Curés de paroisses, les Evêques qui sont les premiers responsables de la formation sacerdotale. À tous les niveaux, il s’agit surtout d’avoir « le courage de proposer aux jeunes la radicalité de la vie à la suite du Christ, en en montrant l’attrait. » (Sacramentum caritatis n° 25).
  • La visite des Séminaires et autres maisons de formation. Cela fait du bien, encourage et ragaillardit aussi bien les formateurs que les jeunes en formation.
  • La prière. Comme remède au nombre restreint des ouvriers face à la moisson abondante, Jésus proposa la prière : « La moisson es abondante et les ouvriers sont peu nombreux. Priez le Maître de la Moisson pour qu’il envoie des ouvriers dans sa moisson » (Luc 10,2). A l’intention des vocations, outre les prières personnelles et communautaires, on pourrait de temps en temps, et surtout à l’occasion de la Journée mondiale de Prière pour les vocations, le dimanche du Bon Pasteur, organiser des veillées de prière et d’adoration du Saint Sacrement, demander et célébrer des Messes pour les vocations sacerdotales et religieuses sans oublier les formateurs et formatrices dans les maisons de formations. Un ancien prêtre avait l’habitude de conseiller : Prions, prions souvent, prions toujours : avant tout la prière, pendant tout la prière, après tout la prière.

Révérend Père Guy BOGNON, PSS

Secrétaire Général de l’Œuvre Pontificale de Saint Pierre Apôtre

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