À QUOI SERVENT LES QUÊTES IMPÉRÉES ?

A-Définition et but

Dans l’accomplissement de sa mission et de ses fins propres, l’Eglise a le droit inné d’exiger des fidèles ce qui lui est nécessaire. A ce droit de l’Eglise correspond le devoir ou l’obligation des fidèles de « subvenir aux besoins de l’Eglise afin qu’elle dispose de ce qui est nécessaire au culte divin, aux œuvres d’apostolat et de charité et l’honnête subsistance de ses ministres » (Canon 222 § 1)

C’est dans ce contexte qu’il nous faut situer les différentes quêtes faites au cours des célébrations liturgiques ou paraliturgiques. D’une manière générale, nous pouvons distinguer les quêtes ordinaires destinées au fonctionnement de la paroisse et les quêtes spéciales pour la réalisation d’œuvres déterminées, au niveau paroissial, diocésain, national et international.

Selon le PèreHugues GUINOT, Chancelier du diocèse de Sens-Auxerre, il existe cinq types de quêtes et offrandes. Nous avons : 

*QUÊTES PAROISSIALES

Les quêtes paroissiales à l’occasion des dimanches et fêtes ainsi que des services liturgiques (baptêmes, mariages, funérailles…) sont intégralement destinées à la paroisse, sauf si ces quêtes sont impérées.

*QUÊTES IMPÉRÉES

Les quêtes impérées, c’est-à-dire imposées et donc obligatoires, sont prélevées sur les quêtes paroissiales de certains dimanches et fêtes déterminés. Les jours de quêtes impérées figurent dans le programme ou calendrier pastoral de l’année. Elles sont aussi rappelées avant le jour d’incidence par qui de droit, par exemple le directeur national des OPM pour ce qui concerne les quêtes impérées acheminées par la direction nationale vers leur destination commune : Rome.  

*QUÊTES RECOMMANDÉES

Les quêtes recommandées correspondent à des jours précis, également déterminés. Mais, contrairement aux quêtes impérées, il s’agit de collectes supplémentaires, en plus des quêtes paroissiales, qui ne transitent ni par la comptabilité́ de la paroisse, ni par celle du diocèse.

*CASUEL

Le casuel est une offrande destinée à la paroisse à l’occasion d’un service (baptême, mariage, funérailles) versée librement par les demandeurs de service sur la base d’une somme conseillée par le diocèse. Le casuel ne remplace pas la quête et est remis à la paroisse distinctement de la quête.

*OFFRANDE DE MESSE

L’offrande de messe (le droit fiscal parle d’honoraire de messe) est la somme versée pour une intention de messe particulière. La messe demandée pour une intention particulière est le seul acte liturgique tarifé, car les offrandes de messes entrent dans les revenus des prêtres, revenus qui doivent être équitables.

Parmi les quêtes spéciales, nous pouvons classer les quêtes impérées (collectae imperatae.

Du latin “quaerere”, chercher se donner du mouvement, du soin, de la peine pour découvrir quelqu’un ou quelque chose. ‘‘ (Sens général) », demander

La quête est la collecte faite durant une célébration religieuse. À l’origine, les fidèles fournissaient le pain et le vin de la célébration eucharistique, apportés en procession à l’autel et offerts à Dieu par le célébrant avant d’être consacrés. Lorsque, pour des raisons de commodité, la quête remplaça au IXème siècle ces offrandes en nature, on la plaça au même moment de la messe comme signe de la participation des fidèles à l’offrande du pain et du vin, et d’offrande de leur propre personne. La procession d’offrande, encore en usage en diverses régions en certaines occasions est une forme de survivance de la pratique ancienne. Collecte d’argent, la quête relève au demeurant d’une pratique de solidarité en vigueur dans les premières communautés chrétiennes (Ac 11, 27-30).

 Imperare”, commander : Le mot vient du latin imperium (pouvoir, souveraineté). Se dit de quelque chose dont la réalisation est obligatoire selon des ordres supérieurs. Dans l’Église catholique en particulier, l’adjectif impéré est utilisé pour ce qui est ordonné par l’évêque.

« Le pouvoir qui impère doit être tel que ce à quoi l’ordre est impéré ait nécessairement à obéir pour exécuter ce qui lui est impéré. »  – (Édouard-Henri Wéber, La personne humaine, 1991) Voir aussi impératif.

Une quête impérée est une quête annuelle, prescrite par l’autorité ecclésiale (Evêque),ou que l’Église demande d’organiser dans tout le diocèse pour subvenir aux besoins diocésains, nationaux ou internationaux. Cette quête a un caractère impératif et ne doit pas être négligée et reléguée au rang de facultatif. C’est pourquoi, ce jour-là, normalement, aucune autre quête n’est prévue. Les chrétiens sont exhortés bien avant.

C’est un geste de solidarité ecclésiale qu’on ne peut occulter sous aucun prétexte. Y participer, constitue en effet une démarche de partage et de solidarité avec ceux qui en seront les bénéficiaires ; elle est faite dans un esprit de solidarité et d’ouverture. Dans l’année, un certain nombre de quêtes sont affectées à des causes spécifiques (missions, vocations, aumôneries scolaires…)

B-DIFFERENTES QUÊTES IMPÉRÉES ACHEMINÉES À ROME PAR LES OPM-BÉNIN

Date de la quêteBut de la quêteDestination
Épiphanie du Seigneur La Sainte Enfance RomeLa Sainte EnfanceRome
Jeudi saintUnion Pontificale MissionnaireRome
Vendredi SaintLieux Saints de JérusalemRome
Dimanche des VocationsŒuvre de Saint Pierre ApôtreRome
PentecôteDenier de Saint PierreRome
Dimanche des Missions Propagation de la FoiRome

C-Historique et sens des quêtes impérées assignées aux OPM-BENIN dans l’ordre suivant l’année civile

c1-Journée nationale de l’Enfance Missionnaire (Epiphanie du Seigneur)

L’Œuvre Pontificale de l’Enfance Missionnaire est un service qui aide les éducateurs à éveiller progressivement chez les enfants une conscience missionnaire universelle ; et à les amener à un partage de foi et de moyens matériels avec les enfants de régions et des Eglises plus démunies à cet égard. Depuis son origine, l’œuvre a contribué à l’éclosion de vocations missionnaires. Elle intensifie ses activités en décembre (parfois en février) mais surtout en janvier et particulièrement à l’Epiphanie. L’Épiphanie célèbre l’hommage des mages venus rendre visite à Dieu qui s’est fait petit enfant et se fête traditionnellement à Rome chaque 06 janvier.

c2- Union Pontificale Missionnaire (Quête du Jeudi Saint)

Le Jeudi Saint est le jour où le Christ a institué l’Eucharistie lors du repas (Cène) de la Pâque, la veille de sa mort sur la croix. Au cours de la messe célébrée avec solennité, on répète le geste du lavement des pieds. L’objectif de l’Union Pontificale Missionnaire est la formation et l’information missionnaires des prêtres, des membres des instituts religieux ou des sociétés de vie commune ou des instituts séculiers, des candidats au sacerdoce et à la vie consacrée, ainsi que des autres personnes engagées dans le ministère pastoral de l’Eglise. Bref, l’Union s’adresse à tous ceux et à toutes celles qui sont appelés à guider et à animer le Peuple de Dieu. Cette branche spirituelle des OPM est célébrée le Jeudi Saint.

c3-Vendredi saint (Quête pour les Lieux saints)

La « collecta pro Terra Sancta » a un sens particulier. Elle voudrait attester notre appartenance commune à la terre qui, durant l’histoire de notre salut, est le témoin de la vie terrestre de Notre Seigneur Jésus-Christ. Ces quêtes que la Terre Sainte reçoit de toutes les Eglises locales du monde permettront de garantir le soutien nécessaire à la vie ecclésiale ordinaire et aux besoins particuliers de ces lieux que les pieds de Jésus ont foulé. La situation de guerre en Terre Sainte provoque une grande émigration. Celle-ci prive les communautés chrétiennes de leurs ressources vivantes qui poursuivent la célébration du mystère du Christ, notre Paix véritable. Dans un rapport abrégé des dépenses en 2006-2007, la Custodie de la Terre Sainte mentionne parmi les divers projets et activités dans les lieux saints : -à Bethléem, la rénovation de l’antique sanctuaire de la Grotte du Lait, du couvent et du sanctuaire du Champ des Bergers, -à Cana de Galilée, la rénovation du toit de l’Eglise, de la cour et des annexes, -à Jérusalem, la rénovation complète d’un étage et du toit du couvent de la Flagellation et la restauration partielle du sanctuaire de la Flagellation et de la Condamnation, -à Nazareth, le couvent des Séphoris a été restauré. La collecte pour la Terre Sainte doit susciter l’intérêt de tous pour les lieux saints, les lieux de pèlerinages de nos divers diocèses. En donnant la quête impérée du Vendredi Saint, nous posons à la fois un acte de foi en notre Seigneur Jésus, de charité envers nos frères et sœurs qui vivent en ces lieux saints et d’espérance que cette terre sacrée retrouvera la paix tant attendue.

c4- Œuvre de Saint-Pierre Apôtre (Dimanche du Bon Pasteur, Dimanche des vocations)

Cette œuvre est fondée pour sensibiliser le peuple chrétien aux problèmes de la formation du clergé local dans les Eglises de missions, et inviter à collaborer à la préparation des candidats au sacerdoce par une aide spirituelle et matérielle. Les fonds obtenus par la fondation des bourses, les paiements de pensions, les cotisations et les autres dons, ont permis l’érection et le développement de nombreux petits et grands séminaires diocésains. C’est ainsi que l’œuvre a largement contribué à jouer un rôle très important dans l’essor de nos Eglises. Le Dimanche du Bon Pasteur, 4ème Dimanche de Pâques est la Journée Mondiale de prière et de don pour cette œuvre. À l’occasion de la Journée Mondiale de prière pour les Vocations, la quête de ce jour est utilisée pour permettre le déploiement de la pastorale des vocations sacerdotales et religieuses. Toute vocation naît de ce regard aimant par lequel le Seigneur est venu à notre rencontre, peut-être alors même que notre barque était en proie à la tempête. « Plus qu’un choix de notre part, la vocation est la réponse à un appel gratuit du Seigneur » (Lettre aux prêtres, 4 août 2019) ; c’est pourquoi, nous réussirons à la découvrir et à l’embrasser, quand notre cœur s’ouvrira à la gratitude et saura saisir le passage de Dieu dans notre vie.

c5-Denier de Saint-Pierre (dimanche de Pentecôte)

Le denier de Saint-Pierre (en latin denarius Sancti Petri) est d’abord un tribut annuel versé par l’Angleterre du VIII e siècle à 1534 au Saint-Siège. Sous le pontificat de Pie IX, le nom est repris pour désigner une contribution volontaire des fidèles à la papauté. Ou encore on appelle Denier de Saint-Pierre l’aide économique que les fidèles apportent au Saint-Père, en signe de participation à la sollicitude du Successeur de Pierre pour les nombreux besoins de l’Église universelle, et à ses œuvres de charité en faveur des plus déshérités… Susciter chez tous les chrétiens l’amour filial vis-à-vis du Successeur de Pierre par : -la prière pour le Saint-Père -le désir de le rencontrer -la participation à sa charge financière. Le jour de Pentecôte est réservé à la prière et à la collecte pour le Pape.

c6- Œuvre Pontificale de la Propagation de la Foi (Dimanches des Missions)

Cette journée annuelle ravive auprès des catholiques du monde entier la solidarité avec les églises locales de tous les continents afin de les soutenir dans leur mission d’évangélisation. Cette journée s’origine dans les efforts de collecte de fonds pour la mission de la part de la jeune lyonnaise Pauline JAROCOT (1799-1862). Elle affirmait : « de la part de tous, selon les possibilités, à tous, selon les nécessités » La quête du Dimanche de la Mission universelle à laquelle participent tous les diocèses du monde, constitue un signe tangible des liens qui nous unissent, “car ce n’est qu’ensemble que nous devenons Église”, affirme un appel des évêques suisses à l’occasion du Mois de la Mission universelle. La quête du Dimanche de la Mission universelle acquiert un caractère particulièrement précieux en cette période de crise. Susciter un intérêt pour l’évangélisation universelle dans les secteurs du peuple de Dieu : les familles, les communautés ecclésiales de base, les paroisses, les écoles, les mouvements, les associations, afin que le diocèse tout entier prenne conscience de sa vocation missionnaire universelle ; pour atteindre ce but, il faudrait pouvoir disposer d’une solide organisation à l’échelon paroissial ; cette œuvre est célébrée toute l’année, et particulièrement l’avant-dernier dimanche d’octobre, journée mondiale de la mission. Les fonds collectés sont versés au Fonds Universel de Solidarité basée à Rome (cf. Statuts des OPM n°20 ; Manuel p. 25.)

D-Quelques consignes

1.Les quêtes impérées doivent être organisées aux dates recommandées. Cependant, pour des raisons pastorales, un diocèse ou une institution ou une communauté religieuse peut reporter à une date ultérieure proche, sa participation à la collecte universelle ou diocésaine.

2. Il est important que chaque quête impérée soit soigneusement préparée par un argumentaire clair mettant en avant la solidarité universelle dans l’Église, les bénéficiaires et la nécessité. Au besoin, le curé préparera les cœurs des fidèles.

3. Une fois la quête faite, il importe de prier et pour les bénéficiaires et pour les donateurs. L’offrande doit être entièrement versée à l’évêque qui les répartira selon les orientations.

4. Il importe d’user de diverses voies pour améliorer sur nos paroisses, les montants des quêtes impérées.

5. Il est essentiel que les fidèles soient mis rapidement au courant du montant de la quête effectuée dans la paroisse… et au niveau diocésain.

Directeur national des OPM Père Cosme Tayéwo ADJOMALE

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