10 ans après sa naissance au Ciel (2012 juin-2022)
Beaucoup de brillants orateurs, conférenciers se sont succédés sur cette tribune depuis hier pour faire ressortir tout ce que le Révérend Père Gilbert DAGNON a de profils humain, spirituel, ecclésial et social ; j’allais ajouter de patriotique et de républicain.
Je me suis amusé à aller, par curiosité, chercher sur le net ce que l’on dit sur le Père DAGNON, et voici le résumé de ce qui y est dit :
« Homme d’église, parolier, compositeur et homme politique béninois »
Aucune trace de ce qui justifie ma présence ici pour cette prise de parole : le passage de l’homme du 18 août 1926 à la tête d’une institution connue comme relai des lignes directrices de la pastorale missionnaire de Rome auprès de l’épiscopat béninois de la période post-indépendance.
Je ne prétends pas ajouter quelque chose à ce qui a été dit et si bien dit sinon rendre un vibrant hommage à un illustre lointain Prédécesseur à la tête et au service des Œuvres Pontificales Missionnaires (OPM) au Bénin.
Merci aux organisateurs et organisatrices de ce Colloque pour la considération, le ‘ayessi’, comme on dit chez moi, pour l’honneur fait à notre institution.
« Souvenez-vous de vos anciens dirigeants qui vous ont annoncé la parole de Dieu. Pensez à la façon dont ils ont vécu et sont morts, et imitez leur foi. » (Hébreux 13,7)
Et si on faisait un peu d’histoire !!!
Paul VI (Pape de 1963-1978), par la Constitution Regimini Ecclesiae Universae (15 août 1967), réorganisa et adapta les devoirs de la Curie Romaine selon les directives données par le Concile Vatican II. Ainsi la Congrégation de Propaganda prit alors le nom de Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples ou « de Propaganda Fide ».
Ces années-là (1967-1968), vont signer la naissance des cellules locales des Œuvres Missionnaires devenues Pontificales en mai 1922 (il y a 100 ans) y compris dans notre pays, le Dahomey d’alors avec comme Premier Directeur national des OPM le Révérend Père Gilbert DAGNON, d’illustre mémoire en 1968.
Alors Recteur du Petit séminaire sainte Jeanne d’Arc, le futur administrateur diocésain de Cotonou, devra s’absenter pour aller représenter les OPM à Rome une fois par an, en ramenant dans ses valises des subsides accordés à notre pays.
En ce temps-là, il faut le reconnaître avec beaucoup d’admiration et d’humilité, les activités du directeur national des OPM se résumait à faire le voyage à Rome ; pas d’animations missionnaires au sens où on l’entend aujourd’hui, selon les propos du Père Dorothée Koffi HAMAOUZO, 3ème Directeur national de l’institution (1996-2007). C’est ce qui explique que beaucoup n’ont pas su cette grande responsabilité du Père DAGNON.
Du passage de l’illustre compositeur de l’Aube nouvelle, hymne national du Dahomey, le Bénin, à la tête des OPM, le Père Jacques Mahougnon AGOSSOU, 4ème Directeur national (2007-2018) dit ceci :
« Il a travaillé avec les moyens de bord, mais surtout avec son cœur et son charisme. Car ne l’oublions pas, le Père DAGNON est un homme charismatique »
Il fut remplacé en 1984 par le Père Bruno TCHOGNINOU d’Abomey.
Par ailleurs, ce que beaucoup ne savent pas ou commencent à oublier peut-être, c’est ceci : le Père Exorciste de Cotonou avait un jumeau d’ordination aussi talentueux, charismatique mais beaucoup trop rigoureux que lui, c’est le natif de Kpodji-lèmon.
L’un de ses premiers champs d’apostolat fut la paroisse de Sokponta puis sa marche vers le septentrion va se poursuivre jusqu’à Parakou où il sera tour à tour Recteur puis curé et Vicaire général : j’ai nommé le Révérend Père Georges HOUNYEME (qui m’a baptisé et envoyé au séminaire)
Je fais ici un constat : jumeaux d’ordination, l’un fut le premier directeur national des OPM et l’autre premier directeur national béninois de l’Enseignement catholique avec des réformes aussi bienfaisantes que prophétiques pour l’enseignement catholique chez nous.
Et pour moi, nommé directeur national 50 ans après le valeureux Père DAGNON, (1968-2018) cet illustre homme, et partageant la même maison avec un digne successeur du Père HOUNYEME à l’Enseignement catholique, je ne peux que m’écrier :
« De ma génération pourra-t-on dire un jour, ils n’ont pas démérité ? Oh, suis-je digne d’entrer dans la lignée des successeurs de cet illustre homme d’église, parolier, compositeur et homme politique béninois qu’est le Père DAGNON ? Suis-je digne d’entrer dans la lignée de ces hommes grands et grands hommes ? »
Comme les deux colonnes de l’Eglise, ils sont les colonnes de deux importantes institutions chez nous : OPM / Enseignement catholique.
Si l’on sait le nom autrefois donné à l’Enseignement catholique au Dahomey en temps de colonisation, Ecole des Missionnaires, alors nos deux Pères se retrouvent bien unis, l’un chargé des Ecoles et l’autre des Œuvres Pontificales Missionnaires.
J’allais finir en disant ceci :
« Mon Bon Père Gilbert DAGNON, si tu acceptes qu’on t’appelle Paul, chantre de la Mission alors ton frère Georges, que tu affectionnes tant, devient notre Saint Pierre, avec la clé du savoir. Vous êtes tous deux, les deux piliers de deux de nos institutions nationales. »
Et si tu me demandais : que veux-tu que je fasse pour toi ou obtienne pour toi, pour la Mission et pour les OPM aujourd’hui, (tout comme le prophète Elie le demandait à son disciple Elysée ? (2R2…), je répondrais sans hésiter : « Père, que je reçoive une double part de l’esprit que tu as reçu »
Père Cosme-Tayéwo ADJOMALE,
Directeur national des OPM