Après la célébration de l’ouverture des jubilés des Œuvres Pontificales Missionnaires pour l’an de grâce 2022 à Grand-Popo le 15 janvier dernier, poursuivie à Natitingou le 07 mai passé, c’est aujourd’hui 11 juin 2022 le tour de la cité historique de Ouidah, dans l’Archidiocèse de Cotonou. Comme prévu, la messe d’action de grâce pour la béatification de Pauline Jaricot et pour les 200 ans de la Propagation de la Foi a été célébrée au Centre Catéchétique de Ouidah.
Célébrée par Monseigneur Roger HOUNGBEDJI, l’Archevêque de Cotonou, entouré par le Directeur National des OPM, Père Cosme ADJOMALE et de plus d’une vingtaine de prêtres, elle a été riche en enseignements. En effet, dans l’homélie de son Excellence, il est revenu sur les trois aspects majeurs (développés par le Pape François dans sa lettre aux directeurs des OPM lors de leur Assemblée Générale en mai 2022), trois aspects qui ont contribué à la diffusion de l’Evangile dans l’histoire des OPM : la conversion missionnaire, la prière et la charité. Pauline Jaricot étant à l’honneur, Monseigneur a invité chacun des chrétiens présents à être un modèle à la manière de Pauline Jaricot. Il n’a pas oublié de faire l’historique de sa vie.
Au terme de la messe, il a plu au Directeur National des OPM de faire entendre la voix du Pape François, à travers quelques extraits de son Message pour la Journée Missionnaire Mondiale d’octobre 2022, au sujet des 4 jubilés des OPM, dont l’un est célébré dans ce centre catéchétique au cours de cette eucharistie, qui s’est voulue action de grâce pour la béatification de Pauline Jaricot le 22 mai dernier à Lyon.
Père Cosme Tayéwo ADJOMALE, lors de son discours au centre Catéchétique de Ouidah
Dans son discours, il est revenu sur les détails explicatifs de l’année jubilaire des OPM, de l’importance de la collecte des quêtes impérées, de notre capacité à vivre le modèle de la Bienheureuse Pauline Jaricot et sans oublier de faire une doléance cruciale à Monseigneur HOUNGBEDJI « Je plaide, Excellence, pour deux choses au nom des OPM au Bénin :1-l’introduction dans les manuels de catéchèse de la Pastorale missionnaire dans ses dimensions de spiritualité, d’animation, de formation missionnaires ; comme cela se chuchote depuis quelques temps dans le milieu des OPM au sommet et au regard du pontificat en cours (‘Chiesa in uscita missionaria’, ‘Eglise en sortie missionnaire’ », termes chers au Pape François)2-le recensement dans un livre d’or des noms des vaillants catéchistes de nos diocèses, pour pérenniser leur mémoire pour un devoir de mémoire collective, on pourrait même baptiser beaucoup de salles de catéchèse ou de réunion en leurs noms comme cela se voit sur certaines paroisses mais minoritaires. »
Pour finir, il a lancé un vibrant appel pour que l’Eglise locale du Bénin redécouvre et endosse le noble manteau de Baptisés et d’Envoyés, donnant une place de choix à la dimension missionnaire dans la prière, les sacrifices et les dons pour la mission dans la pastorale globale de nos diocèses.
Comme projet à venir, le Directeur National pense à la naissance d’une jeunesse missionnaire, des familles missionnaires et pourquoi pas des malades missionnaires, qui offrent leurs souffrances pour la Mission au service de la Communion et de la Participation de tous et de toutes à l’œuvre rédemptrice du Christ, en cette année où nous réfléchissons sur le Synode sur la synodamité. Une vingtaine de personnes ont été envoyées en mission. Commencée à dix heures et dignement animée par les séminaristes du Grand Séminaire Saint Gall de Ouidah, la messe a pris fin à douze heures treize minutes.
Saint Charles Lwanga et ses compagnons sont les plus célèbres martyrs de l’Ouganda, catholiques et anglicans, victimes en 1886, des persécutions perpétrées à cette époque dans le pays contre les chrétiens. L’Eglise les célèbre le jour où ils furent brûlés vifs sur la colline de Namugongo.
Histoire
Ces Saints habitaient une contrée au milieu de l’Afrique, appelée Ouganda. Personne n’y avait jamais prononcé le nom de Dieu et le démon y régnait par l’esclavage, la sorcellerie et le cannibalisme. Deux Pères Blancs, le P. Lourdel et le P. Livinhac débarquèrent un jour chez ces pauvres indigènes. Ils se présentèrent aussitôt au roi Mutesa qui les accueillit pacifiquement et leur accorda droit de cité.
Les dévoués missionnaires se faisaient tout à tous en rendant tous les services possibles. Sept mois à peine après l’ouverture du catéchuménat, ils désignaient quelques sujets dignes d’être préparés au baptême. Le roi Mutesa s’intéressait à ce que prêchait les Pères, mais leur prédication alluma bientôt la colère des sorciers jaloux et des Arabes qui pratiquaient le commerce des Noirs.
Pressentant la persécution, les Pères Lourdel et Livinhac baptisèrent les indigènes déjà préparés et se retirèrent au sud du lac Victoria avec quelques jeunes Noirs qu’ils avaient rachetés. Comme la variole décimait la population de cette contrée, les missionnaires baptisèrent un grand nombre d’enfants près de mourir.
Après trois ans d’exil, le roi Mutesa vint à mourir. Son fils Mwanga, favorable à la nouvelle religion, rappela les Pères Blancs au pays. Le 12 juillet 1885, la population ougandaise qui n’avait rien oublié des multiples bienfaits des missionnaires, accueillait triomphalement les Pères Lourdel et Livinhac. Les Noirs qu’ils avaient baptisés avant de partir, en avaient baptisé d’autres; l’apostolat s’avérait florissant. Le ministre du nouveau roi prit ombrage du succès des chrétiens, surtout du chef des pages, Joseph Mukasa, qui combattait leur immoralité.
Ami et confident du roi, supérieurement doué, il aurait pu devenir le second personnage du royaume, mais sa seule ambition était de réaliser en lui et autour de lui, les enseignements du Christ. Le ministre persuada le jeune roi que les chrétiens voulaient s’emparer de son trône; les sorciers insistaient pour que les prétendus conspirateurs soient promptement punis de mort. Mwanga céda à ces fausses accusations et fit brûler Joseph Mukasa, le 15 novembre 1885.
«Quand j’aurai tué celui-là, dit le tyran, tous les autres auront peur et abandonneront la religion des Pères.» Contrairement à ces prévisions, les conversions ne cessèrent de se multiplier. La nuit qui suivit le martyre de Joseph, douze catéchumènes sollicitèrent la grâce du baptême. Cent cinq autres catéchumènes furent baptisés dans la semaine qui suivit la mort de Joseph, parmi lesquels figuraient onze des futurs martyrs.
Le 25 mai 1886, six mois après l’odieux meurtre de Joseph, le roi revenant de chasse fit appeler un de ses pages, nommé Denis, âgé de quatorze ans. En l’interrogeant, Mwanga apprit qu’il étudiait le catéchisme avec Muwafu, un jeune baptisé. Transporté de rage, il l’égorgea avec sa lance empoisonnée. Les bourreaux l’achevèrent le lendemain matin, 26 mai, jour où le despote déclara officiellement la persécution ouverte contre les chrétiens.
Le même jour, Mwanga fit mutiler et torturer le jeune Honorat, mit la congue au cou à un néophyte appelé Jacques qui avait essayé autrefois de le convertir à la religion chrétienne. Ensuite, il fit assembler tous les pages chrétiens et ordonna qu’on les amena pour être brûlés vifs sur le bûcher de Namugongo. Jacques périt sur ce bûcher en compagnie des autres martyrs, le 3 juin 1886, fête de l’Ascension.
«On avait lié ensemble les jeunes de 18 à 25 ans, écrira le Père Lourdel; les enfants étaient également liés, et si étroitement serrés les uns près des autres qu’ils ne pouvaient marcher sans se heurter un peu. Je vis le petit Kizito rire de cette bousculade comme s’il eût été en train de jouer avec ses compagnons.» Ils sont en tout quinze catholiques. Trois seront graciés à la dernière minute. On compte officiellement vingt-deux martyrs catholiques canonisés dont le martyre s’échelonne de l’année 1885 à 1887.
Le groupe des condamnés marchait vers le lieu de leur supplice, lorsqu’ils rencontrèrent un Noir nommé Pontien. «Tu sais prier?» questionna le bourreau; sur la réponse affirmative de Pontien, le bourreau lui trancha la tête d’un coup de lance. C’était le 26 mai 1886. Le soir venu, on immobilisa les martyrs dans une cangue et on ramena de force à la maison, le fils du bourreau, au nombre des victimes. Après une longue marche exténuante, doublée de mauvais traitements, les captifs arrivèrent, le 27 mai, à Namugongo. Les bourreaux, au nombre d’une centaine, répartirent les prisonniers entre eux.
Les cruels exécuteurs travailleront jusqu’au 3 juin afin de rassembler tout le bois nécessaire au bûcher. Les prisonniers doivent donc attendre six longues journées de privations et de souffrances, nuits de froid et d’insomnie, mais plus encore d’ardentes prières, avant que la mort ne vienne couronner leur héroïque combat. Le martèlement frénétique des tam-tams qui se fit entendre toute la nuit du 2 juin indiqua aux martyrs qui languissaient, garottés dans des huttes, que l’immense brasier de leur suprême holocauste s’allumerait très bientôt.
Charles Lwanga, magnifique athlète d’une vigueur peu commune, à qui le roi avait confié un groupe de pages auxquels il avait enseigné le catéchisme en cachette, fut séparé de ses compagnons afin d’être brûlé à part, d’une manière particulièrement atroce. Le bourreau alluma les branchages de manière à ne brûler d’abord que les pieds de sa victime. «Tu me brûles, dit Charles, mais c’est comme si tu versais de l’eau pour me laver!» Lorsque les flammes attaquèrent la région du coeur, avant d’expirer, Charles murmura: «Mon Dieu! mon Dieu!»
Comme le groupe des martyrs avançait vers le bûcher, un cri de triomphe retentit: Nwaga, le fils du chef des bourreaux, avait réussi à s’enfuir de la maison pour voler au martyre! Il bondissait de joie en se retrouvant dans la compagnie de ses amis. On l’assomma d’abord d’un coup de massue, puis il fut roulé avec les autres dans des claies de roseaux pour devenir dans un instant la proie des flammes.
Après leur avoir brûlé les pieds, ils reçurent la promesse d’une prompte délivrance s’ils renonçaient à la prière. Mais ces héros ne craignaient pas la mort de leur corps et devant leur refus catégorique d’apostasier, on commença à incendier le bûcher. Par-dessus le crépitement du brasier et les clameurs des bourreaux sanguinaires, la prière des saints martyrs s’éleva calme, ardente et sereine: «Notre Père qui êtes aux cieux…» On sut qu’ils étaient morts lorsqu’ils cessèrent de prier.
Le dernier des martyrs s’appelait Jean-Marie. Longtemps obligé de se cacher, las de sa vie vagabonde, il désirait ardemment mourir pour sa foi. Malgré les conseils de ses amis qui essayaient de le dissuader de ce projet, Jean-Marie résolut d’aller voir le roi Mwanga. Nul ne le revit plus jamais, car le 27 janvier 1887, Mwanga le fit décapiter et jeter dans un étang.
La dévotion populaire aux martyrs de l’Ouganda prit un essor universel, après que saint Pie X les proclama Vénérables, le 16 août 1912. Leur béatification eut lieu le 6 juin 1920 et ils reçurent les honneurs de la canonisation, le 18 octobre 1964.
Qui sont ces Saints Martyrs?
Achille Kiwanuka († 1886), clerc
Adolphe Ludigo Mkasa († 1886), laïc
Ambroise Kibuka († 1886), laïc
Anatole Kiriggwajjo († 1886), laïc
André Kaggwa († 1886), laïc
Athanase Bazzekuketta († 1886), laïc
Bruno Seronuma (Séron Kuma) († 1886), laïc
Jacques Buzabalio († 1886), laïc
Charles Lwanga († 1886), laïc
Denis Sebuggwao († 1886), laïc
Gonzague Gonza († 1886), laïc
Gyavira († 1886), laïc
Jean-Marie Muzei († 1887), laïc. Dernier supplicié, il fut décapité, et son corps jeté dans un marécage près de Mengo, un faubourg de la capitale
Joseph Mkasa Balikuddembé (Joseph Mukassa) († 15 novembre 1885), laïc, premier martyr.
Saint Kizito (°1873 – † 1886), laïc
Luc Banabakintu († 1886), laïc
Matthias (Mulumba) Kalemba (°1836 – † 1886), laïc
Mbaya Tuzinde († 1886), laïc
Mgagga († 1886), laïc
Mukasa Kiriwanwu († 1886), laïc
Noé Mawaggali († 1886), laïc (fêté également le 31 mai)
Le Père Gaston OGUI COSSI (Théologien) du Bénin est l’un des intervenants de ce colloque.
»Le meilleur jour de la fête, c’est la veille ». Cette assertion se vérifie pour la délégation béninoise constituée pour participer à la béatification de Pauline Jaricot.
En effet, ce jour 21 Mai 2022, veille du grand rendez-vous ecclésial dans cette ville historico- spirituelle, tous les directeurs nationaux et les personnes de bonne volonté ont participé à un colloque au centre d’animation missionnaire de Valpré. Le thème général qui a focalisé l’attention des participants est intitulé »la fécondité d’un charisme: Pauline Jaricot et l’œuvre de la propagation de la foi ». Pour entrer dans l’intelligence de cette thématique dense de sens, d’éminentes personnalités ont été sollicitées. L’occasion de ses assises aura permis à Mgr Georges COLOMB, Directeur national des OPM – France, d’accueillir tous les participants dans la prestigieuse salle de conférence du centre muni d’un dispositif de communication haut de gamme.
Publicités
Ensuite l’honneur est revenu à Pierre DIARRA d’introduire le colloque. L’universitaire a eu le mérite de préciser l’argumentaire des travaux dans un style simple et accessible. L’essentiel de son intervention se résume au fait qu’il faut non seulement regarder le passé mais aussi il faut que ce passé nous inspire pour une mission dynamique et réussie. De toute façon, nous aurons, présent à l’esprit, cette question essentielle qui doit être permanente et toujours actualisée: »pourquoi faut-il évangéliser, avec et comment réaliser la mission? ». Tour à tour Madame Catherine MASSON, cette femme chrétienne, Universitaire et auteure de plusieurs livres, est intervenue comme personne ressource pour nous parler de »Pauline JARICOT : une femme aux nombreuses intuitines ». Toute de suite Madame Catherine a tenu à préciser le contenu de concept »intuition » pour une compréhension éclairée et nette du sujet qui lui a été confié. En réalité, parlant de Pauline Jaricot, le professeur a tenu à nous préciser qu’elle a vécu ces intuitions dans la foi, la prière et vécu les réalités de son temps. Elle a senti les besoins de celui-ci avec la nécessité d’éveiller le sens de la solidarité qui était un besoin de son temps. Cette plongée dans la vie de Pauline a permis à la conférencière de souligner certains aspects importants de cette figure d’église, modèle de laïque engagée pour la cause de la mission. L’aspect pionnier de la vie de Pauline c’est que tout d’abord, elle se montre pionnière comme une femme. Ensuite Pauline vit et agit comme une femme. Enfin, elle a pris sa place de laïque dans le processus de mise en place de cette œuvre qui deviendra une œuvre ecclésiale d’une lumineuse inspiration.
Dans ses initiatives, Pauline s’adressait aux femmes et les embauchait dans ses œuvres. Affectueusement, Pauline appelait ses braves dames ouvrières les »réparatrices du cœur de Jésus méprisé et marginalisé ». Parler de Pauline Jaricot, c’est parler de l’Eglise de Saint Nizier. Église dans laquelle elle se confie définitivement à Jésus pour le service de la mission : »Jésus, je veux souffrir et mourir avec toi ». En ce lieu, aujourd’hui elle repose. Faut-il préciser qu’elle est la fondatrice du »Rosaire vivant ».
Publicités
Madame Bernadette TRUCHET, Directrice du centre de documentation n’a pas fait économie de parole pour nous renseigner par rapport au thème : « la propagation de la Foi: une rapide expansion ». Agrégée d’Histoire, Docteur d’Etat en Histoire, cette femme énergique, a pris la peine de préciser que »si l’œuvre a été créée, c’est pour répondre à un besoin ». De toute façon personne ne peut nier ce besoin essentiel pour la vitalité et la visibilité de l’Eglise.
Le troisième intervenants Mr Claude Prudhomme, Agrégé d’Histoire, Docteur d’Etat, membre du comité Pontifical de Sciences historiques, intellectuel de haut vol nous a fait un inventaire de la propagation de la foi de 1622 en 1968. Au cours de cette période, il y a eu comme un changement de paradigme. Désormais, le salut est quelque chose d’urgent. Chacun doit pouvoir se dire »je ne peux avoir accès au salut si je ne porte pas le souci du salut des autres. Il y a donc une solidarité spirituelle toujours soutenue et renouvelée qui doit nous habiter. D’autres activités non moins importantes ont suivi.
Tous les participants malgré la densité et le temps long des interventions et échanges n’ont pas été ennuyés. Bien au contraire, riche en couleurs et informations, ce colloque nous aura permis aux un et aux autres de savoir un peu plus sur cette institution que chacune des organisations nationales gère au mieux de ses capacités.
Rappelons que le colloque est établi comme suit :
Programme
Accueil
Mgr Georges Colomb, Directeur des OPM France, Évêque de La Rochelle et Saintes
Introduction
Pierre Diarra, Docteur en théologie et en histoire des religions et anthropologie religieuse, ancien responsable France de l’UPM
Pauline Marie Jaricot. Une femme aux nombreuses intuitions
Catherine Masson, Docteur en histoire, Maître de conférences honoraire de l’Université catholique de Lille
L’Œuvre de la Propagation de la Foi : une rapide expansion
Bernadette Truchet, Docteur d’État en histoire, Responsable du Centre de documentation et d’archives des OPM et Présidente du CREDIC (Centre de recherches et d’échanges sur la diffusion et l’inculturation du Christianisme)
De la Propaganda Fide (1622) à l’Évangélisation des peuples (1968)
Claude Prudhomme, Docteur d’État en histoire, Professeur émérite de l’Université Lyon 2
Rôle des OPM au sein de la Congrégation pour l’Évangélisation des peuples
Père Dinh Anh Nhue Nguyen, Secrétaire général de l’Union Pontificale Missionnaire
Défis missionnaires dans les continents
Comment les intuitions de Pauline Marie Jaricot peuvent-elles nous aider à vivre aujourd’hui la mission ad gentes, la mission inter-gentes… ?
Table ronde animée par le Père Vincent Sénéchal, Supérieur général des MEP
Intervenants
Pour l’Amérique du nord:
Père Yoland Ouellet, Directeur des OPM Canada-Montréal
Pour l’Europe:
Père Anthony Chantry, Directeur des OPM Angleterre-Galles et coordinateur continental
Pour l’Afrique:
Père Vincent Mwakhwawa, Directeur des OPM Malawi et coordinateur continental
Père Gaston Ogui Cossi (Bénin), Professeur de théologie à l’UCAO, Abidjan
Pour l’Asie:
Père Pedige Basil R. Fernando, Directeur des OPM Sri Lanka et coordinateur continental
Sœur Evelyn Monteiro (Inde), théologienne
Pour l’Amérique latine:
Père Maurício Jardim, Directeur des OPM Brésil et coordinateur continental
Pour l’Océanie:
Père Brian Lucas, Directeur des OPM Australie et coordinateur continental
Conclusion
Cardinal Luis Antonio Tagle, Préfet de la Congrégation pour l’Évangélisation des peuples
Que par les mérites de Pauline Jaricot, Dieu allume le feu de la mission en notre cœur pour que Christ soit connu, aimé et servi.
Dans l’après-midi du vendredi 25 mars 2022, le Pape François prononcera à la fin de la liturgie de pénitence dans la basilique Saint-Pierre la prière de consécration et de remise de l’humanité, et en particulier de la Russie et de l’Ukraine, au Cœur Immaculé de Marie.
Voici le texte de la prière:
«Ô Marie, Mère de Dieu et notre Mère, en cette heure de tribulation nous avons recours à toi. Tu es Mère, tu nous aimes et tu nous connais : rien de tout ce à quoi nous tenons ne t’est caché. Mère de miséricorde, nous avons tant de fois fait l’expérience de ta tendresse providentielle, de ta présence qui ramène la paix, car tu nous guides toujours vers Jésus, Prince de la paix. Mais nous avons perdu le chemin de la paix. Nous avons oublié la leçon des tragédies du siècle passé, le sacrifice de millions de morts des guerres mondiales. Nous avons enfreint les engagements pris en tant que Communauté des Nations et nous sommes en train de trahir les rêves de paix des peuples, et les espérances des jeunes. Nous sommes tombés malades d’avidité, nous nous sommes enfermés dans des intérêts nationalistes, nous nous sommes laissés dessécher par l’indifférence et paralyser par l’égoïsme. Nous avons préféré ignorer Dieu, vivre avec nos faussetés, nourrir l’agressivité, supprimer des vies et accumuler des armes, en oubliant que nous sommes les gardiens de notre prochain et de la maison commune. Nous avons mutilé par la guerre le jardin de la Terre, nous avons blessé par le péché le cœur de notre Père qui nous veut frères et sœurs. Nous sommes devenus indifférents à tous et à tout, sauf à nous-mêmes. Et avec honte nous disons : pardonne-nous, Seigneur !
Dans la misère du péché, dans nos fatigues et nos fragilités, dans le mystère d’iniquité du mal et de la guerre, toi, Mère sainte, tu nous rappelles que Dieu ne nous abandonne pas et qu’il continue à nous regarder avec amour, désireux de nous pardonner et de nous relever. C’est Lui qui t’a donnée à nous et qui a fait de ton Cœur immaculé un refuge pour l’Église et pour l’humanité. Par bonté divine, tu es avec nous, et tu nous conduis avec tendresse, même dans les tournants les plus resserrés de l’histoire
Nous recourons donc à toi, nous frappons à la porte de ton Cœur, nous, tes chers enfants qu’en tout temps tu ne te lasses pas de visiter et d’inviter à la conversion. En cette heure sombre, viens nous secourir et nous consoler. Répète à chacun d’entre nous : “Ne suis-je pas ici, moi qui suis ta Mère?” Tu sais comment défaire les nœuds de notre cœur et de notre temps. Nous mettons notre confiance en toi. Nous sommes certains que tu ne méprises pas nos supplications et que tu viens à notre aide, en particulier au moment de l’épreuve.
C’est ce que tu as fait à Cana de Galilée, quand tu as hâté l’heure de l’intervention de Jésus et as introduit son premier signe dans le monde. Quand la fête était devenue triste, tu lui as dit : « Ils n’ont pas de vin » (Jn 2, 3). Répète-le encore à Dieu, ô Mère, car aujourd’hui nous avons épuisé le vin de l’espérance, la joie s’est dissipée, la fraternité s’est édulcorée. Nous avons perdu l’humanité, nous avons gâché la paix. Nous sommes devenus capables de toute violence et de toute destruction. Nous avons un besoin urgent de ton intervention maternelle.
Reçois donc, ô Mère, notre supplique. Toi, étoile de la mer, ne nous laisse pas sombrer dans la tempête de la guerre. Toi, arche de la nouvelle alliance, inspire des projets et des voies de réconciliation. Toi, “terre du Ciel”, ramène la concorde de Dieu dans le monde. Éteins la haine, apaise la vengeance, enseigne-nous le pardon. Libère-nous de la guerre, préserve le monde de la menace nucléaire. Reine du Rosaire, réveille en nous le besoin de prier et d’aimer. Reine de la famille humaine, montre aux peuples la voie de la fraternité. Reine de la paix, obtiens la paix pour le monde.
Que tes pleurs, ô Mère, émeuvent nos cœurs endurcis. Que les larmes que tu as versées pour nous fassent refleurir cette vallée que notre haine a asséchée. Et, alors que ne se tait le bruit des armes, que ta prière nous dispose à la paix. Que tes mains maternelles caressent ceux qui souffrent et qui fuient sous le poids des bombes. Que ton étreinte maternelle console ceux qui sont contraints de quitter leurs maisons et leur pays. Que ton Coeur affligé nous entraîne à la compassion et nous pousse à ouvrir les portes et à prendre soin de l’humanité blessée et rejetée.
Sainte Mère de Dieu, lorsque tu étais sous la croix, Jésus, en voyant le disciple à tes côtés, t’a dit : « Voici ton fils » (Jn 19, 26). Il t’a ainsi confié chacun d’entre nous. Puis au disciple, à chacun de nous, il a dit : « Voici ta mère » (v. 27). Mère, nous désirons t’accueillir maintenant dans notre vie et dans notre histoire. En cette heure, l’humanité, épuisée et bouleversée, est sous la croix avec toi. Et elle a besoin de se confier à toi, de se consacrer au Christ à travers toi. Le peuple ukrainien et le peuple russe, qui te vénèrent avec amour, recourent à toi, tandis que ton Cœur bat pour eux et pour tous les peuples fauchés par la guerre, la faim, l’injustice et la misère.
Mère de Dieu et notre Mère, nous confions et consacrons solennellement à ton Cœur immaculé nous-mêmes, l’Église et l’humanité tout entière, en particulier la Russie et l’Ukraine. Accueille cet acte que nous accomplissons avec confiance et amour, fais que cesse la guerre, assure au monde la paix. Le “oui” qui a jailli de ton Cœur a ouvert les portes de l’histoire au Prince de la paix ; nous espérons que la paix viendra encore par ton Cœur. Nous te consacrons l’avenir de toute la famille humaine, les nécessités et les attentes des peuples, les angoisses et les espérances du monde.
Qu’à travers toi, la Miséricorde divine se déverse sur la terre et que la douce palpitation de la paix recommence à rythmer nos journées. Femme du “oui”, sur qui l’Esprit Saint est descendu, ramène parmi nous l’harmonie de Dieu. Désaltère l’aridité de nos cœurs, toi qui es “source vive d’espérance”. Tu as tissé l’humanité de Jésus, fais de nous des artisans de communion. Tu as marché sur nos routes, guide-nous sur les chemins de la paix. Amen.»
Que dois-je retenir du texte de l’acte de consécration?
Le Saint-Père a nommé évêque de Djougou, au Bénin, l’abbé Bernard de Clairvaux Toha Wontacien, O.S.F.S., qui est actuellement supérieur provincial des Oblats de Saint François de Sales au Bénin.
Mgr Bernard de Clairvaux Toha Wontacien est né le 20 août 1970 à Abomey-Calavi. Il a fréquenté les écoles primaires et secondaires de la ville de Parakou et a ensuite obtenu une maîtrise en géologie. Il entre à l’Institut religieux des Oblats de Saint François de Sales (O.S.F.S.) et fait sa profession perpétuelle le 26 septembre 1998.Il a notamment enseigné le latin au séminaire St. John Vianney à Pretoria, en Afrique du Sud. Il a été ordonné prêtre le 22 juillet 2006 à Parakou.Il a ensuite exercé les responsabilités suivantes : Responsable de la coordination de la pastorale sociale et de la gestion des projets de développement de l’archidiocèse métropolitain de Parakou, coordonnateur de la Caritas diocésaine et des diocèses du Nord-Bénin (2006-2011); membre du conseil des affaires économiques de l’archidiocèse de Parakou et conseiller de l’archevêque (2007-2013); économe de la division Afrique de l’Ouest de la Province de France (2008-2018) et responsable de la traduction anglais/français au sein de sa congrégation – l’O.S.F.S. (2012-2018); Maitre des scolastiques O.S.F.S., Abidjan, Côte d’Ivoire, (2013-2018); Conseiller Provincial (2015-2018) et de 2019 à aujourd’hui Supérieur Provincial de la Province de France de l’O.S.F.S. au Bénin.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.